Mandrosao est un village classique de l'Imerina.
De part leur courage au quotidien, leurs difficultés, leur pauvreté, leur dignité, ses habitants sont représentatifs de l'ensemble de la population paysanne des Hautes Terres.
Ils cultivent le riz, le manioc, l'ananas et diposent du minimum pour vivre, mais leur accueil et leur hospitalité sont proportionnels à leurs difficultés.
Transport des plançons de riz dans les "sobika". Ceux-ci peuvent faire jusqu'à 80 kg...
La saison des pluies arrive, il faut vite repiquer le riz...
Madagascar ne parviens pas à l’autosuffisance alimentaire en riz. La production actuelle est de 3 millions de tonnes à l’année. Le pays, qui connaît encore des famines, en importe 200 000 tonnes supplémentaires pour se nourrir. Pour faire face aux famines à Madagascar et à la crise alimentaire mondiale, un système de riziculture intensive économique et écologique pourrait améliorer la productivité.
La technique est née à Madagascar. Cette méthode nécessite peu d’eau, supprime les pesticides au profit d’un compost naturel. Cela élimine les coûts liés à l’achat et au transport de ces intrants chimiques fabriqués à base de pétrole. On plante le riz tous les 30 centimètres avec repiquage dès 8 jours au lieu d’un mois. De 2 tonnes à l’hectare, le rendement est multiplié par 3, au minimum.
À Madagascar, les bacheliers en agriculture sont très peu nombreux. Il y a un désengagement de l’État et des décideurs dans ce domaine de formation. il faudrait une réelle volonté politique pour faire face au problème alimentaire.
De plus, les producteurs de pesticides font du lobbying pour que leurs produits soient achetés et utilisés partout dans le monde.
Cette culture demande plus de technicité, donc, il leur faut passer par un centre de formation. On comprend bien qu’avec 80 % de la population malgache qui vit avec moins de 1 euro par jour, il est difficile de se former.
Une association, le SRI (système de riziculture intensive), aide les riziculteurs malgaches à atteindre l’autosuffisance alimentaire, grâce à cette méthode. Son objectif est de créer un centre de formation tous les 100 km.
Pour en savoir plus : www.srimadagascar.org
Il est important de bien prendre la mesure de la vie des villageois des Hautes Terres.
Les paysans sont pauvres mais très dignes et travailleurs. Leur système d'entraide basé sur la famille élargie, une sorte de communisme spontané ignore l'individualisme, tout est partagé entre tous, personne n'est livré à lui-même.
Dans leur vie quotidienne, le verbe être importe plus que le verbe avoir. Il importe de bien prendre en compte cette donnée culturelle et éthique, surtout quand l'on ne connaît que la société de consommation ou le fait d'accumuler sans fin des biens pas nécessairement utiles est un mode de vie, ou les supermarchés sont des lieux de promenades et de divertissement, où toute notre civilisation en crise est fondée sur un insatiable besoin d'avoir.
Alain Souchon chante dans Foule sentimentale : « On en met plein nos armoires/Dérision du dérisoire ». Dans les villages, il n'y a rien dans les armoires... et souvent, il n'y a pas d'armoires.
En rencontrant les paysans malgaches, c'est un véritable choc des cultures qui s'opère II faut donc impérativement respecter le mode de vie des villageois et ne pas faire étalage de nos richesses ! La richesse affective, sociale, relationnelle et spirituelle des villageois de Madagascar a certainement une tout autre valeur que la nôtre !
Avec les enfants, les femmes, les hommes des villages, il convient de faire preuve de courtoisie d'écoute, d'échange, et surtout de proscrire l'attitude paternaliste du voyageur nanti qui distribue des pièces de monnaie, des bonbons, des stylos.
Dans les villages des hautes terres personne ne tend la main, aucun enfant ne dit vazaha (donne-moi de l'argent, un stylo des bonbons) II ne faut donc pas perturber cette société par des dons dérisoires qui n'ont ni sens ni utilité et qui brisent l'harmonie sociale.
Le voyageur qui voudra réellement aider les villageois fera un acte intelligent en offrant une somme d'argent ou des médicaments à l'ONG qui coordonne le projet, ou encore en achetant aux pépinières nationales du ministère de l'Agriculture des dizaines de plants d'arbres afin de reboiser les collines.
Pendant l'hiver les paysans s'adonnent à la frabrication de petites voitures à partir de boites métalliques récupérées...
Ingéniosité des Malgaches pour recycler les embalages métalliques...
Ce paysan fabrique pendant la saison sèche, des arrosoirs et des lampes à pétrole...
Polissage d'objets en corne de zébu...
Le personnage du milieu, c'est le boucher du village.... devinez la destination du cochon...
Ernest et Honorine et leurs enfants... Ils sont "Artistes/paysans" au village de Mandrosoa et font partie de la troupe Ira Gasy.
La maman d'Ernest...
La maman d'Ernest et Honorine plantent les "vandbory".
Repiquage du riz chez Ernest.
Ernest, mélange son compost à la cendre de bois, il va s'en servir comme engrais et l'épandre dans ses rizières.
Transport des sacs jusqu'à la rizière.
Epandage du compost.
En dehors des heures scolaires (pour ceux qui vont à l’école) se sont les enfants qui protègent les rizières des oiseaux destructeurs.
Vatosilaka (le Rocher brisé).
Ce rocher de plus de 10 m de haut est fendu en deux parties entre lesquelles passe le chemin. Brisé en son centre par la foudre, il y a fort longtemps, la légende dit que le rocher a écrasé une maison, tuant trois personnes, une vache et un zébu.
Au début du XVIIe siècle, les souverains Merina se faisaient la guerre pour s'assurer le contrôle des rizières et affirmer leur suprématie. Un jour, plutôt que de faire s'affronter leurs peuples et leurs armées, deux rois décidèrent de faire combattre leurs chiens, la victoire de l'un des deux animaux signifiant la victoire du roi son maître. Et le combat eut lieu.
Un tombeau a été édifié en hommage au chien victorieux. Il surplombe le village de son maître. Encore de nos jours, c'est un lieu sacré, un famadihana, avec spectacles de Hira Gasy, est organisé en hommage à Amboamarehy.
Il n'y a pas d'eau et pas d'électricité, au village.
Se sont les enfants qui le plus souvent vont chercher l'eau à la source, au bord des rizières, à 400 m du village, avec d'ènormes seaux d'une quinzaine de litre. La côte est rude au retour.
Dans ce village comme dans tout Madagascar,
se dégage un charme impalpable
qui séduit et envoûte...