Reportage du voyage de novembre 2022-Le retour des Vazahas à Madagascar

Etaient présents: Marcel, Patrick Peyraud, Jean Jacques, Didier.

Objectifs a priori: reprendre le contact avec les amis suite à une rupture de 3 ans due à la crise sanitaire; faire un bilan des actions passées et en cours; préparer des actions futures, reprendre des repères sachant que Dédé détenait le savoir-faire, les connaissances et les coordonnées de nos points de chutes et fournisseurs produits.

Et aussi se faire plaisir en allant voir de nouvelles régions...

Après16h de trajet et deux escales, on est de suite dans le vif du sujet avec Safify et Feno. 3 ans sans se voir, il y a des choses à régler....

A Mandrosoa, réunion avec la directrice et les enseignants pour faire un bilan du réalisé et envisager d'autres projets, la classe de CM2 devrait partir bientôt au TAF1 pour une classe verte de formation....

Bien sages les enseignants.

Solidarité Mada apporte à chaque voyage, des vêtements (notamment des mamies tricoteuses de Reyrieux) des stylos et divers objets que les enfants et les familles acceptent avec joie. Bon, la directrice demande aux enfants de brandir leurs cadeaux, c'est gênant pour des gars modestes comme nous.

Il est question d'acquérir un bout de terrain à côté de l'école, de manière à planter des arbres avec les élèves et agrandir les abords. C'est l'association de parents d'élèves qui serait propriétaire avec l'aide financière de Solidarité Mada.

Joli succès pour le spectacle de la marionnette Rakoto et son maitre: Patrick Peyraud du "théâtre de l'instant présent" et membre de SM...

Chez Jacqueline les repas sont parfaits, achard, riz, legumes, desserts ou fruits, accompagnés par des tisanes de citronnelle, ou eau en bouteilles. Les wc et douches sont sommaires. Il faut aller chercher de l'eau au puit.

Ici c'est grande lessive.

10 h de mauvaise pistes en route pour se rendre au TAF1 chez Ra Georges le maitre agronome!

Nous allons , revoir notre ami, son fils Jo, et sa famille, écouter le maitre agronome, organiser les futures formations de d'élèves et pépiniéristes; et prendre de la graine sur son optimisme. "C'est la désertification, super, on va trouver des solutions" sic !

Ra Georges et sa communauté revendent 80% de leur production maraichère. A 1000 m d'altitude, il cultive des pêchers, ananas, toutes sortes de légumes, herbes aromatiques et médicinales. Toujours en recherche, sa vallée est un laboratoire d'innovation agricole qui essaime dans toute la région. Et en plus il forme nos jeunes élèves et les pépiniéristes de Mandrosoa...

Jo son fils.

du côté du barrage aval

Petite rando, baignade, et rencontres diverses du côté du barrage près du centre.. Accompagné par Jo, le fils de Ra Georges, qui se prépare à la succession.

Quel travail réalise ces agriculteurs malgaches, aucune mécanisation ici, pas d'intrants chimiques. Ils façonnent le paysage en créant rizières, potagers, vergers, juste avant la saison des pluie tout doit être prêt.

De nouveau en route difficile pour la propriété de Lucien le fils de Georges. Diplômé universitaire, ayant vécu au Japon, au US, il aurait pu faire une belle carrière à l'étranger mais il a choisi de travaillé pour son pays, comme son père. Il a acquis avec ses 4 associés 34 hectares de savanes et marécage, replanté des arbres, asséché les marais, planté des légumes et arbres fruitiers, élevé veau, vache, cochon, volailles. Un travail pharaonique, un défi qui commence à porté ses fruits, malgré l'adversité de la nature et de certains voisins...

Et le soir il assure l'animation musicale, avec sa femme Sesse et sa fille.

Après un nouveau spectacle de marionettes nous prenons le départ non sans poser avec les élèves de l'école créée par Lucien et son équipe.

Après quelques heures de routes vers le plus grand lac de Madagascar, le lac Alaotra., nous sommes confortablement installés au camp de base Bandro ( du nom du seul lémurien marin qui vit dans les bambouseraies du lac). A partir d'ici nous allons nous promener avec guides sur le lac en pirogue, voir les fameux Bandros, voir la vie des pécheurs sur le lac, balader dans la forêt des chauves souris, aller au point de vue ... 

Adieu le camp Bandro, nous repartons en taxi brousses, tuc-tuc et encore taxi brousse vers une étape à Moramanga pour quelques commandes d'épices. Puis de nouveau en route du côté de Brickaville à l'Est proche du canal des Pangalanes. A Manambato exactement, nous sommes dans un belle hotel de lodges ,proche du lac d'eau douce donc baignades, et aux excursions bien organisées par nos hôtes. Nous en ferons deux en bateau à moteur: une vers le Palmarium, un parc de lémurien autour d'un complexe hotelier discutable. Puis une autre sur une langue de terre séparant le lac de l'océan indien, à mon gout les plus belles images du voyage....Mais je vous laisse juge.

vers le Palmarium sur le canal...

un canal relie les lacs entre eux pour former les Pangalanes sur près de 800 km du nord au sud, la navigation y est plus sûre qu'en haute mer..

Nourris par les guides les différentes espèces de lémuriens sont peu farouches ici....

On peut rester des heures à regarder toutes ces images exotiques, simplement la vie dans ce magnifique pays.

On traverse le lac, on accoste, on marche 500m en traversant un village de pêcheurs et puis là, soudain l'océan indien, puissant et immense.

Des gens vivent ici, travaillent en mer, élèvent des enfants, et regardent même canal +, si on en juge par les paraboles. 

déchargement bananes Brickaville

Au revoir Manambato, nous repartons pour Brickaville pour retrouver notre chauffeur Fred. Nous allons voir le débarquement des bananes, convoyées sur des radeaux en bambous. Arrivés aux plage de la ville tout est déchargé et les radeaux recyclés en meubles et autres...

lodge et forêt Andasine

Encore une étape à Andasibé; ici vit le grand lémurien Indri. Les gens viennent du monde entier pour les photographier. L'infrastructure hôtelière va avec. En général on évite. Pour nous c'est un pèlerinage, nous y sommes venus avec Dédé.. Jean Jacques continue ses lettres quotidienne à Dédé, alors, ça vaut le détour.

Nouveau passage à Moramanga pour récuperer notre commande d'épices et autres babioles...On visite le musée de la gendarmerie où les photos sont interdites.... Histoire du pays, de la royauté à la colonisation. Un petit moment d'émotion devant le train plein d'insurgés indépendantistes, canardé par les français en 1947, pendant qu'on jugeait à Nuremberg, cherchez l'erreur!! Quelques objets insolites, tribaux, sorcellerie, contrebande. Le guide est dans le politiquement correct, pas d'animosité ni de colère. "C'était un autre temps...."

en remontant à Tana..

banlieue de Tana..

Et on reprend la route goudronnée mais souvent défoncée, qui mène à Tana via plusieurs cols. C'est beau, mais la mendicité le long de la route s'est amplifiée ...

Forêts, rizières, rivières, de beaux paysages font oublier l'état des routes.

Les voies de communication sont un réel problème de développement économique et touristique. En taxi brousse il faut 10 jours pour se rendre du nord au sud.

La banlieue de Tana est assez belle, les jolies maisons souvent vides côtoient les bidonvilles ou les dépôts d'ordure. Il y a deux vitesses dans le progrès social.

chez Francis, Jinna.

Nous nous installons à l'hotel chez Francis , en fait chez Seb (une relation de JJ) et Jinna. L'hotel au confort sommaire, a une bonne table à la française. Il possède ausssi une vue imprenable sur Tana.

Nous devons de nouveau passer à Mandrosoa pour une réunion de parents d'élèves, une mise au point communication avec Safidy, des projets de rénovations des toilettes et salles de classes; une perspective de bibliothèque, mais c'est une autre histoire. Et quand même une petite rando sur les hauteurs du village.

Rando au dessus de Mandrosoa, cultures, arrosoir arroseuse

Les CM2 rentrent justement de chez Georges, fatigués et contents. Remerciements à la clés.

Réunion de parents d'élèves. On rêverait d'une telle fréquentation chez nous, certains sont dehors. Ils sont intéressés par tous nos projets et l'impact sur l'éducation. Une maman ne tarit pas de remerciements. Notre modestie en prend un coup.

ça veut dire merci Solidarité Mada...

Et allez, c'est reparti pour Tana, au revoir les amies Jacqueline, Tantine, Safidy, l'école. On aperçoit Lungo, elle ne va pas bien, qui sait si on se reverra. C'est triste mais le cancer est fréquent à Mada.

 Après un retour à Antanarivo à l'hôtel chez Seb et Jinna, nous faisons le planning de retour en France et quelques achats à prévoir.

Toujours en mouvement nous allons aussi voir Violette et Dieudonné qui ont créé depuis longtemps des ateliers solidaires de sculpture et d'artisanat de métal. Les objets sont parfois monumentaux, souvent beau, mais les prix  élevés. Violette nous reconnait et nous fait moins 25 % pour Association, alors allons y, c'est pour une bonne cause!!

Nous découvrons que Jinna est issue du quartier pauvre d'Issotra, là où précisément l'aventure de Solidarité Mada a commencée entre le grand Ramilson et Dédé. Nous allons donc boucler la boucle, reprendre contact avec le quartier, voir l'aider. Jinna nous propose d'aller au quartier; nous allons faire encore mieux, un spectacle de Rakoto la marionette dont le nom donné par les enfants malgaches vient effectivement d'un précédent passage de Patrick ici au quartier avec Dédé. Les planètes sont alignées décidément.

marché tana, artisan des tampons

Pendant 3 jours avant notre départ, nous allons prendre nos marques à Tana, promener dans les ruelles, les gargottes, les escaliers du type croixroussiens, les marchés. Nous avons plusieurs rendez-vous: réception des huiles essentielles, de la vanille; et aussi avec Marie Michèle qui dirige l'APLEM , une librairie innovante qui nous aide sur les projets de lecture, formation des instituteurs, etc.

Et voilà, nos valises sont pleines de produits à revendre en France au profit intégral des projets de Solidarité Mada. Nous avons l'impression d'avoir rempli nos missions: pris en main les actions solidaires, repris des adresses de fournisseurs et hébergeurs, comme des grands, sans notre Dédé qui gérait tout. Il serait fier de nous.

Et à l'an prochain, pour de nouvelles aventures dans ce fabuleux et étonnant "pays riche où les gens sont pauvres".